trésor tresor trésor tresor
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  Il mit d’autant plus d’ardeur dans cette entreprise que, déjà quelques années auparavant, il fut contraint d’abandonner un rare et magnifique petit obélisque de granit, mesurant [2,20 m de hauteur sur o, 23 m] à la base, qu’il avait trouvé à Assouan, oò il servait de seuil dans une maison particulière en ruines. Néanmoins, il avait pu heureusement prendre dessin et moulage de ce petit monument qui, après avoir figuré, au musée du Kaire, passa ensuite, on ne sait pas trop comment, en Angleterre au muséum d’Alnwich-Caste. Voyez Revue archéologique du 15 mars 1846, page 5 et planche 40. C’est, sans doute, le plus petit obélisque que l’on connaisse ; seule une de ses faces est ornée dune légende hiéroglyphique portant la bannière et les cartouches d’Aménophis Il, qui dédia ce monolithe à « Nouv-ra », Chnouphis Criocéphale (1), le souffle divin ou la grande divinité de Syène (Assouan), ou de la cataracte. D’ailleurs sur ce petit obélisque le cartouche-nom d’Aménophis Il paraît avoir été gravé sur un nom martelé, effacé de manière à produire un creux sur la surface. Ce fait est assez fréquent dans les noms des Amounôph de la XVIIIe dynastie. Amounôph Il, ainsi que Amounôph-Memnom, portaient dans leurs cartouches les mêmes signes, comme on le voyait sur la façade méridionale du troisième pylône des propylées de Karnak.
Avec « la Salle des Ancêtres » Prisse d’Avennes rapportait la Stèle historique de Ramsès XV, de la XXe dynastie 1279 avant l’ère chrétienne ; cet unique monument stipule l’expédition que fit ce Pharaon en Nabaraïna, la Mésopotamie, l’an 23 de son règne. Le chef du pays de Bischtan ou Baschtan, la Médie ainsi appelée par les habitants, et dont la capitale reçut des Grecs le nom d’Ecbatane, vint avec sa fille aînée implorer la clémence du monarque qui, séduit par ses attraits, en fit sa royale épouse et reçut à son arrivée en Égypte, le nom de Raninofré ou « Soleil des biens ».



Mon père rapportait aussi deux autres stèles égyptiennes de l’Ancien et du Nouvel-Empire de 3 000 à 4 000 ans avant l’ère chrétienne, ayant trait à des scènes de la vie domestique et d’adoration à Osiris, à Harmakhis, à Anubis, et à Hathor ; le bas-relief à « double image » du pharaon Bakh ou Basc-en-Aten-re, désigné le plus communément sous le nom de bas-relief de Bakhan ou Baschan sur ce rare bas-relief, le Pharaon est représenté brôlant de l’encens à « Aten-re » le dieu-Soleil (2), sous la forme d’un disque d’oò partent de nombreux rayons terminés par des mains qui caressent le Pharaon et agréent son encens ou lui présentent les signes de la puissance, de l’immortalité et des panégyries.
Le Pharaon désigné ici sous le nom de Basch-en-Aten-re,



(1) Voyez Types de Sphinx d’Androsphinx et de Criospbinx, Dromos de Karnak, Émile Prisse d’Avennes fils, Cosmos, Revue des Sciences et de leurs applications. n° 1040 du 31 décembre 1904 Cynocéphales, Karnak et Louqsor, du même auteur et dans la même Revue, n° 1046, du 1er février 1905.

(2) En envoyant à F. Jh. Chabas des documents pour ses Études Études sur l’Antiquité historique, d’après les sources égyptiennes, représentations de chevaux et de cavaliers, figuration de bélier au tombeau d’Anna, indications sur les animaux fabuleux, etc., Prisse d’Avennes lui signalait aussi qu’il avait découvert à Thèbes, les restes d’une petite pyramide formée, pensait-il, d’os de chevaux, qu’il supposait avoir été sacrifiés au Soleil, sous Ramsès Il. (Lettres des 19 juin et 15 juillet 1870, Notice Biographique de F. Jh. Chabas, p. 111, Paris 1898).

« la splendeur d’Aten-re », appartenait à la XVIIIe dynastie. quoique son cartouche ne se retrouve pas dans les listes monumentales. Son nom primitif, Amounôph, fut changé par la suite en « Basch-en-Aten-re », qu’il adopta tout en conservant son prénom ou nom de règne, lorsqu’il se fit le fervent adorateur du Soleil. Les monuments antérieurs à ce culte exclusif et passager portent ce nom de « Basch-en-Aten-re » gravé en surcharge sur celui d’Amounôph, qu’il fit marteler en même temps que les noms et les attributs des divinités métamorphosées, par son ordre, en diverses formes du « dieu-Soleil ».

À ces précieuses antiquités, Prisse d’Avennes avait joint quantité de moulages de bas-reliefs et de stèles de nombreuses séries d’estampages en papier, etc., etc. ainsi que le curieux et antique papyrus égyptien qui fait le sujet de cet ouvrage ; à « ce document archaïque » il faut ajouter un petit papyrus figuratif dessiné à l’encre noire, dont un résumé est exposé au chapitre Il.
Tous ces monuments du plus haut intérêt pour « la Science et l’Histoire », ont été généreusement donnés à la France par Prisse d’Avennes, avec plusieurs autres antiquités égyptiennes de la plus grande valeur historique et archéologique, malgré les offres d’achat considérables que lui avaient faites divers pays étrangers.
Depuis son transport à Paris, en 1844, et après avoir séjourné de longs mois à toutes les intempéries dans la cour de la Bibliothèque Nationale à laquelle elle fut donnée, la Chambre des Rois, ce sanctuaire pharaonique élevé par Thoutmès III, à la mémoire de ses prédécesseurs, et qui a plus de trente-cinq siècles d’existence, est malheureusement toujours placée dans un endroit sombre et à contre jour du Vestibule du Cabinet des Médailles. Dans la gravure ici donnée de la réédification, avant l’incompréhensible application, par la Direction de la Bibliothèque Nationale, d’un vernis qui fit disparaître entièrement les belles peintures de ces Bas-reliefs, l’artiste a projeté la lumière sur les parois du monument afin d’en faire mieux ressortir tous les détails, et sans doute aussi, pour indiquer comment il aurait été nécessaire de les exposer. Mais dans la pénombre oò ils sont placés, il est fort difficile de voir, et plus encore d’apprécier les fins bas-reliefs, primitivement peints, de ce monument chronologique qui fournit d’inappréciables renseignements pour l’histoire des dynasties égyptiennes, et auquel on n’a pas donné, comme entrée, la porte en pur style égyptien proposée par Prisse d’Avennes, et qui a été consignée ici.

Les bas-reliefs de la salle des ancêtres de Thoutmès III, présentent en deux compartiments et quatre files superposées de figures assises et placées l’une derrière l’autre, soixante et un portraits d’anciens Pharaons avec leurs cartouches rangés dans leur ordre dynastique et paraissent appartenir aux dix-sept premières dynasties royales, montrant ainsi, et particulièrement encore, en vue de la si utile reconstitution de la chronologie égyptienne, toute l’importance que l’on doit attacher à « ces vieilles pages historiques et généalogiques » des principaux rois qui, avant Thoutmès III, occupèrent le trône de l’Égypte.
Dans ces quelques lignes biographiques, je ne puis, bien entendu, relater les divers obstacles que dut vaincre mon père (1) pour la réalisation de son hardi projet, et ne peux décrire qu’à grands traits et non comme il serait utile de le faire, les principaux monuments rapportés et donnés par lui à la France, ni exposer longuement sa carrière scientifique sans m’écarter grandement des limites assignées par le sujet de cet ouvrage, mais on peut rappeler que M. Yves Guédon, ingénieur, promotion Angers 1870-1873, rédacteur à La Science Française, faisait la conclusion suivante « Rappeler par le détail la vie aussi laborieuse que glorieuse du camarade Prisse d’Avennes, c’est édifier un Bottin de gloire sur la tête du plus illustre des enfants des Écoles d’arts et métiers. — Comment se fait-il que cette existence si bien, si utilement remplie n’ait pas été divulguée plus tôt ? — Je bénis le hasard qui, dans ma modeste situation de rédacteur à La Science Française m’a fait le collègue de M. Émile Prisse d’Avennes fils. — Que gloire soit donc rendue au gadzart de l’école mère, de l’École de Châlons dont la promotion 1822-1824 a compté dans ses rangs ce glorieux vétéran. » (2) Cependant de toutes les difficultés que rencontra mon père au sujet de la « salle des ancêtres de Thoutmès III », il n’est

(1) Voyez, en dehors du résumé biographique inséré dans le tome VI des Mémoires de la Société Archéologique et Historique de l’Arrondissement d’Avesnes-sur-Helpe, et quoique fort incomplète encore, la Notice biographique sur Emile Prisse d’Avenne, voyageur français, égyptologue, archéologue et publiciste, que j’ai publiée à Paris en 1894 et 1896, sous les initiales E. M. ***, chez François Grison et à la Société d’éditions scientifiques. Cette notice se trouve du reste, dans les principales bibliothèques de France et de l’étranger. En 1919, il a été fait une nouvelle rédaction de la Notice sur Prisse d’Avennes, revue et complétée à l’aide de nouveaux documents ; elle se trouve à la bibliothèque de la société Archéologique et Historique de l’arrondissement d’Avesnes-sur-Helpe.
(2) Lettre de M. Yves Guédon, ingénieur, adressée à Émile Prisse d’Avennes, fils de l’égyptologue, datée de Paris, le 15 mai 1898 ; voyez aussi l’annuaire de la société des anciens élèves de l’École des arts et métiers, année 1899.

 

Amenhotep IV encensant un autel. Karnak, environs du Xe pylône, musée du Louvre E13 382 ter Ce relief fragmentaire appartient à l’une des constructions datant des tout débuts du règne d’Amenhotep IV. Le roi, qui porte la coiffure afnet (khat) est représenté deux fois, encensant un autel placé sous les rayons du soleil.
Ce relief est l’un des exemples les plus intéressants des changements iconographiques intervenus dès les débuts du règne : le dieu-Soleil n’apparaît plus sous la forme d’un homme à tête de faucon, mais comme un disque irradiant dont les rayons terminés par des mains apportent au roi des sceptres ouas, des fêtes jubilaires heb-sed (sous la forme de l’hiéroglyphe servant à écrire ce mot) et des signes de vie ankh (les deux premiers symboles ne figureront plus sur les reliefs après la translation de la capitale à Amarna).
Le roi est représenté deux fois « en miroir » et les deux représentations diffèrent légèrement, montrant une évolution : le visage de droite est proche des représentations d’Amenhotep III et celui de gauche est dans le style des reliefs du Gempaaten construit par Amenhotep IV à Karnak.
Une représentation de la reine ajoutée a gauche (et dont il ne reste que le titre) et les surcharges des cartouches royaux montrent que ce relief a été gravé en plusieurs étapes.
Les représentations « en miroir » (voir le célèbre relief de Sésostris III en provenance de Médamoud, Louvre) sont rares : comme un autre bloc semble correspondre à celui-ci et provient du même endroit, il est permis de penser qu’Amenhotep IV avait construit un temple dans la cour séparant désormais le IXe et le Xe pylône.
Cf. Pharaohs of the Sun, Akhenaten, Nefertiti, Tutankhamen, catalogue de l’exposition de même nom, Boston, Museum of Fine Arts, 14 novembre 1999-6 février 2000 ; Los Angeles Country Museum of Arts, 19 mars-6juin 2000 ; The Arts Institute of Chicago, 17 juillet-24 septembre 2000 ; Leide, Rijksmueum van Oudheden, 23 novembre 2000-18 février 2001. Boston, Museum of Fine Arts, 1999.

 
     
  il mit d'autant plus d'ardeur dans cette entreprise que, deja quelques annees auparavant, il fut contraint d'abandonner un rare et magnifique petit obelisque de granit, mesurant [2,20mde hauteur sur o, 23m] a la base, qu'il avait trouve a assouan, ou il servait de seuil dans une maison particuliere en ruines. neanmoins, il avait pu heureusement prendre dessin et moulage de ce petit monument qui, apres avoir figure, au musee du kaire, passa ensuite, on ne sait pas trop comment, en angleterre au museum d'alnwich-caste. voyez revue archeologique du 15mars 1846, page5 et planche 40. c'est, sans doute, le plus petit obelisque que l'on connaisse; seule une de ses faces est ornee dune legende hieroglyphique portant la banniere et les cartouches d'amenophis il, qui dedia ce monolithe a "nouv-ra", chnouphis criocephale (1), le souffle divin ou la grande divinite de syene (assouan), ou de la cataracte. d'ailleurs sur ce petit obelisque le cartouche-nom d'amenophis il parait avoir ete grave sur un nom martele, efface de maniere a produire un creux sur la surface. ce fait est assez frequent dans les noms des amounoph de la xviiiedynastie. amounoph il, ainsi que amounoph-memnom, portaient dans leurs cartouches les memes signes, comme on le voyait sur la facade meridionale du troisieme pylone des propylees de karnak.
avec "la salle des ancetres" prisse d'avennes rapportait la stele historique de ramses xv, de la xxedynastie 1279 avant l'ere chretienne; cet unique monument stipule l'expedition que fit ce pharaon en nabaraina, la mesopotamie, l'an 23 de son regne. le chef du pays de bischtan ou baschtan, la medie ainsi appelee par les habitants, et dont la capitale recut des grecs le nom d'ecbatane, vint avec sa fille ainee implorer la clemence du monarque qui, seduit par ses attraits, en fit sa royale epouse et recut a son arrivee en egypte, le nom de raninofre ou "soleil des biens".


mon pere rapportait aussi deux autres steles egyptiennes de l'ancien et du nouvel-empire de 3000a 4000ans avant l'ere chretienne, ayant trait a des scenes de la vie domestique et d'adoration a osiris, a harmakhis, a anubis, et a hathor; le bas-relief a "double image" du pharaon bakh ou basc-en-aten-re, designe le plus communement sous le nom de bas-relief de bakhan ou baschan sur ce rare bas-relief, le pharaon est represente brulant de l'encens a "aten-re" le dieu-soleil (2), sous la forme d'un disque d'ou partent de nombreux rayons termines par des mains qui caressent le pharaon et agreent son encens ou lui presentent les signes de la puissance, de l'immortalite et des panegyries.
le pharaon designe ici sous le nom de basch-en-aten-re,


(1) voyez types de sphinx d'androsphinx et de criospbinx, dromos de karnak, emile prisse d'avennes fils, cosmos, revue des sciences et de leurs applications. n°1040 du 31decembre 1904 cynocephales, karnak et louqsor, du meme auteur et dans la meme revue, n°1046, du 1erfevrier 1905.

(2) en envoyant a f.jh. chabas des documents pour ses etudes etudes sur l'antiquite historique, d'apres les sources egyptiennes, representations de chevaux et de cavaliers, figuration de belier au tombeau d'anna, indications sur les animaux fabuleux, etc., prisse d'avennes lui signalait aussi qu'il avait decouvert a thebes, les restes d'une petite pyramide formee, pensait-il, d'os de chevaux, qu'il supposait avoir ete sacrifies au soleil, sous ramses il. (lettres des 19juin et 15juillet 1870, notice biographique de f.jh. chabas, p.111, paris 1898).

"la splendeur d'aten-re", appartenait a la xviiiedynastie. quoique son cartouche ne se retrouve pas dans les listes monumentales. son nom primitif, amounoph, fut change par la suite en "basch-en-aten-re", qu'il adopta tout en conservant son prenom ou nom de regne, lorsqu'il se fit le fervent adorateur du soleil. les monuments anterieurs a ce culte exclusif et passager portent ce nom de "basch-en-aten-re" grave en surcharge sur celui d'amounoph, qu'il fit marteler en meme temps que les noms et les attributs des divinites metamorphosees, par son ordre, en diverses formes du "dieu-soleil".

a ces precieuses antiquites, prisse d'avennes avait joint quantite de moulages de bas-reliefs et de steles de nombreuses series d'estampages en papier, etc., etc. ainsi que le curieux et antique papyrus egyptien qui fait le sujet de cet ouvrage; a "ce document archaique" il faut ajouter un petit papyrus figuratif dessine a l'encre noire, dont un resume est expose au chapitre il.
tous ces monuments du plus haut interet pour "la science et l'histoire", ont ete genereusement donnes a la france par prisse d'avennes, avec plusieurs autres antiquites egyptiennes de la plus grande valeur historique et archeologique, malgre les offres d'achat considerables que lui avaient faites divers pays etrangers.
depuis son transport a paris, en 1844, et apres avoir sejourne de longs mois a toutes les intemperies dans la cour de la bibliotheque nationale a laquelle elle fut donnee, la chambre des rois, ce sanctuaire pharaonique eleve par thoutmes iii, a la memoire de ses predecesseurs, et qui a plus de trente-cinq siecles d'existence, est malheureusement toujours placee dans un endroit sombre et a contre jour du vestibule du cabinet des medailles. dans la gravure ici donnee de la reedification, avant l'incomprehensible application, par la direction de la bibliotheque nationale, d'un vernis qui fit disparaitre entierement les belles peintures de ces bas-reliefs, l'artiste a projete la lumiere sur les parois du monument afin d'en faire mieux ressortir tous les details, et sans doute aussi, pour indiquer comment il aurait ete necessaire de les exposer. mais dans la penombre ou ils sont places, il est fort difficile de voir, et plus encore d'apprecier les fins bas-reliefs, primitivement peints, de ce monument chronologique qui fournitd'inappreciables renseignements pour l'histoire des dynasties egyptiennes, et auquel on n'a pas donne, comme entree, la porte en pur style egyptien proposee par prisse d'avennes, et qui a ete consignee ici.

les bas-reliefs de la salle des ancetres de thoutmes iii, presentent en deux compartiments et quatre files superposees de figures assises et placees l'une derriere l'autre, soixante et un portraits d'anciens pharaons avec leurs cartouches ranges dans leur ordre dynastique et paraissent appartenir aux dix-sept premieres dynasties royales, montrant ainsi, et particulierement encore, en vue de la si utile reconstitution de la chronologie egyptienne, toute l'importance que l'on doit attacher a "ces vieilles pages historiques et genealogiques" des principaux rois qui, avant thoutmes iii, occuperent le trone de l'egypte.
dans ces quelques lignes biographiques, je ne puis, bien entendu, relater les divers obstacles que dut vaincre mon pere (1) pour la realisation de son hardi projet, et ne peux decrire qu'a grands traits et non comme il serait utile de le faire, les principaux monuments rapportes et donnes par lui a la france, ni exposer longuement sa carriere scientifique sans m'ecarter grandement des limites assignees par le sujet de cet ouvrage, mais on peut rappeler que m.yves guedon, ingenieur, promotion angers 1870-1873, redacteur a la science francaise, faisait la conclusion suivante "rappeler par le detail la vie aussi laborieuse que glorieuse du camarade prisse d'avennes, c'est edifier un bottin de gloire sur la tete du plus illustre des enfants des ecoles d'arts et metiers. - comment se fait-il que cette existence si bien, si utilement remplie n'ait pas ete divulguee plus tot? - je benis le hasard qui, dans ma modeste situation de redacteur a la science francaise m'a fait le collegue de m.emile prisse d'avennes fils. - que gloire soit donc rendue au gadzart de l'ecole mere, de l'ecole de chalons dont la promotion 1822-1824 a compte dans ses rangs ce glorieux veteran." (2) cependant de toutes les difficultes que rencontra mon pere au sujet de la "salle des ancetres de thoutmes iii", il n'est

(1) voyez, en dehors du resume biographique insere dans le tomevi des memoires de la societe archeologique et historique de l'arrondissement d'avesnes-sur-helpe, et quoique fort incomplete encore, la notice biographique sur emile prisse d'avenne, voyageur francais, egyptologue, archeologue et publiciste, que j'ai publiee a paris en1894 et1896, sous les initiales e. m.***, chez francois grison et a la societe d'editions scientifiques. cette notice se trouve du reste, dans les principales bibliotheques de france et de l'etranger. en 1919, il a ete fait une nouvelle redaction de la notice sur prisse d'avennes, revue et completee a l'aide de nouveaux documents; elle se trouve a la bibliotheque de la societe archeologique et historique de l'arrondissement d'avesnes-sur-helpe.
(2) lettre de m.yves guedon, ingenieur, adressee a emile prisse d'avennes, fils de l'egyptologue, datee de paris, le 15mai1898; voyez aussi l'annuaire de la societe des anciens eleves de l'ecole des arts et metiers, annee 1899.

 

amenhotep iv encensant un autel. karnak, environs du xe pylone, musee du louvre e13382 ter ce relief fragmentaire appartient a l'une des constructions datant des tout debuts du regne d'amenhotep iv. le roi, qui porte la coiffure afnet (khat) est represente deux fois, encensant un autel place sous les rayons du soleil.
ce relief est l'un des exemples les plus interessants des changements iconographiques intervenus des les debuts du regne: le dieu-soleil n'apparait plus sous la forme d'un homme a tete de faucon, mais comme un disque irradiant dont les rayons termines par des mains apportent au roi des sceptres ouas, des fetes jubilaires heb-sed (sous la forme de l'hieroglyphe servant a ecrire ce mot) et des signes de vie ankh (les deux premiers symboles ne figureront plus sur les reliefs apres la translation de la capitale a amarna).
le roi est represente deux fois "en miroir" et les deux representations different legerement, montrant une evolution: le visage de droite est proche des representations d'amenhotep iii et celui de gauche est dans le style des reliefs du gempaaten construit par amenhotep iv a karnak.
une representation de la reine ajoutee a gauche (et dont il ne reste que le titre) et les surcharges des cartouches royaux montrent que ce relief a ete grave en plusieurs etapes.
les representations "en miroir" (voir le celebre relief de sesostris iii en provenance de medamoud, louvre) sont rares: comme un autre bloc semble correspondre a celui-ci et provient du meme endroit, il est permis de penser qu'amenhotep iv avait construit un temple dans la cour separant desormais le ixe et le xe pylone.
cf. pharaohs of the sun, akhenaten, nefertiti, tutankhamen, catalogue de l'exposition de meme nom, boston, museum of fine arts, 14novembre 1999-6fevrier 2000; los angeles country museum of arts, 19mars-6juin 2000; the arts institute of chicago, 17juillet-24septembre 2000; leide, rijksmueum van oudheden, 23novembre 2000-18fevrier 2001. boston, museum of fine arts, 1999.